Remichampagne, le 26 decembre 1944
par Roger MARQUET
Lorsque l’on effectue des recherches sur la Bataille des Ardennes, en consultant des livres, en fouinant dans des archives, mais surtout en rencontrant des témoins, il arrive que l’on soit surpris, étonné par les récits recueillis.
Cela nous est arrivé, en 1997, en écoutant le témoignage de Guy ZABUS, de Saint-Hubert. Nous avons pu croire, pendant quelques instants, que nous avions « levé un lièvre », « obtenu un scoop »… bref, découvert quelque chose d’inédit.
Voici ce que Guy ZABUS nous a raconté.
» En décembre 1944, j’avais 10 ans. J’habitais dans la ferme familiale à Remichampagne, sur la route menant vers le bois de Cohet.
« J’ai vécu la période de la bataille essentiellement dans un petit périmètre autour du carrefour au sud de la localité. C’est d’ailleurs à ce carrefour que j’ai vu les premiers Américains arriver lors de la reconquête du village; ils étaient quatre dans une jeep.
Au début de la contre-offensive américaine, nous étions toujours dans notre ferme, et nous avons aperçu un petit avion de reconnaissance américain qui survolait le village. Peu de temps après, d’autres avions américains, plus gros, sont arrivés et se sont mis à mitrailler et bombarder une colonne de camions allemands qui se trouvait sur la route de Hompré. Cette colonne a été presqu’entièrement détruite.
Avant de nous réfugier dans la cave, nous avons vu un parachutage de soldats américains, avec des parachutes rouges, bleus, verts,… de toutes les couleurs. On a cru comprendre, plus tard, que ces soldats avaient été parachutés près des bois au sud-est du carrefour, qu’ils s’étaient installés dans le bois d’où ils pilonnaient le village. Ils ont tiré sur le village pendant plusieurs jours.
Les habitants des trois fermes proches du carrefour s’étaient mis d’accord pour s’héberger mutuellement au cas où il arriverait quelque chose à l’un d’entre-eux.
Les combats s’intensifiant, nous, les Zabus, c’est-à-dire le père, la mère et les quatre enfants, ainsi que les Delhaisse (père, mère et cinq enfants), nous nous sommes réfugiés dans une cave bétonnée située dans un bâtiment jouxtant la ferme Delhaisse. Finalement, nous y sommes restés neuf à dix jours, en mettant malgré tout le nez dehors de temps à autres.
Notre ferme a pris feu, comme d’ailleurs près de la moitié des habitations de Remichampagne.
Au carrefour, les Allemands avaient installé un petit canon, monté sur deux roues, dont le tir était dirigé vers les bois où se trouvaient les Américains. Le combat a vraiment commencé par la destruction, en trois coups, de ce canon. Le premier obus a touché la ferme Thiry; le deuxième a touché de plein fouet un camion de munitions qui était garé le long de cette même ferme – le camion a commencé à exploser dans tous les sens. Le troisième obus est tombé pile sur le canon.
Nous sommes restés dans cette cave où nous avions étalé de la paille. Le ravitaillement ne nous a posé aucun problème particulier, car dans les fermes, il y a toujours du pain cuit à l’avance, et nous avons eu, une ou deux fois, la possibilité d’aller chercher, dans la ferme, ce qu’il nous fallait. La canonnade était effrayante. Je me souviens qu’on entendait très distinctement le coup de départ des canons, le sifflement de l’obus et enfin l’explosion d’arrivée.
Les jours ont passé pour nous sans savoir depuis combien de temps nous étions là. Un jour, alors que notre ferme brûlait, nous sommes sortis parce que les Américains étaient en train de tirer à la mitrailleuse sur les bêtes qui étaient coincées dans les étables en feu. Ils n’arrivaient pas à pénétrer dans les étables pour libérer le bétail et, afin de lui éviter de périr par le feu, ils l’abattaient depuis l’extérieur. Qu’aurions-nous pu faire de plus ?
Un autre jour, nous avons vu arriver dans le village, un chariot tiré par un cheval. Sur le chariot, un oncle, Joseph Frankart et sa famille, de Grandru, arrivaient pour se réfugier à Remichampagne. L’oncle avait jugé la situation trop dangereuse à Grandru. Quand il a vu que la situation à Remichampagne n’était pas meilleure, sans descendre du chariot, il a immédiatement fait demi-tour et a regagné Grandru. Tranquillement ! En pleine bataille ! Et tout cela sans subir le moindre dommage !
Après la bataille, j’ai assisté à un épisode un peu particulier. Il faut dire que j’étais un gamin un peu solitaire, et que, m’étant écarté du groupe, je pense avoir été le seul témoin civil de cet épisode.
La bataille terminée, beaucoup de jeunes soldats allemands, revêtus d’un uniforme américain (d’une couleur toutefois légèrement différente) se cachaient un peu partout dans les caves et les étables du village. Les Américains demandaient aux enfants – qui connaissent tous les coins et recoins où on peut se dissimuler – de leur indiquer les cachettes des Allemands.
A un moment, je me trouvais avec deux soldats américains dans la cour devant la maison Léonard. Il y avait deux Allemands cachés dans la cave de la ferme. Les G.I. ont commencé à tirer à la carabine par le soupirail, puis ils ont lancé des grenades. Après bien une heure de ce manège, les Allemands sont enfin sortis; le premier avait les mains sur la tête, mais le second refusait de manifester ainsi son signe de reddition. Les Américains, très nerveux, se sont rués sur ce soldat et ont commencé à le frapper à coups de crosse jusqu’à ce qu’il consente à mettre, lui aussi, les mains sur la tête. Les Américains les ont emmenés.
Mais la quête de prisonniers dans cette partie du village n’était pas terminée. Dans la ferme Delhaisse, il y avait aussi deux Allemands cachés dans une porcherie, à côté de notre cave; et nous le savions. Un d’entre-eux était couché dans un bac. Il s’est rendu sans problème. Pour le second, ce ne fut pas aussi facile et cela prit beaucoup de temps, car les Américains n’osaient pas se risquer à entrer, un par un, par la seule porte possible et le jeune Allemand refusait obstinément de sortir. Il finit tout de même par se rendre; mais il portait un uniforme américain !
Les G.I – ils étaient quatre ou cinq – lui firent traverser le carrefour en diagonale, le ficelèrent avec du câble à un poteau et l’exécutèrent immédiatement. Un camion est arrivé, ils ont chargé le cadavre dedans et l’ont emmené. J’étais à peine à une dizaine de mètres du lieu de l’exécution et j’ai donc tout vu. Ce qui m’étonne et m’émeut, encore maintenant, c’est de n’avoir rien ressenti de particulier devant cette scène… pas d’horreur, de sentiment d’injustice… rien de spécial… comme si tout cela était dans l’ordre logique des choses.
C’était la guerre ! »
Ainsi donc, il y aurait eu, à Remichampagne, une opération aéroportée, assez minime certes, mais dont aucun auteur n’a jamais fait mention, du moins à notre connaissance.
Intrigués par cette histoire, nous nous sommes livrés à quelques recherches livresques destinées à trouver des ébauches de recoupements, ou, au moins, des tentatives d’explications.
Concernant l’opération aéroportée, voici nos conclusions:
Nous pensons que le parachutage sur les environs de Remichampagne s’explique par la coïncidence, la superposition de deux événements bien distincts. Cette coïncidence a amené les témoins civils à lier les deux événements et à attribuer les deux actions différentes aux mêmes hommes; en l’occurrence, ceux qu’ils ont cru, de bonne foi, être des parachutistes.
De quelles actions s’agit-il ?
1. d’une part, l’attaque de Remichampagne, le 26 décembre 1944 dans la matinée, par le Combat Command Reserve (CC R) de la 4th Armored Division, sous le commandement du général Wendell Blanchard. Il s’agissait, en fait, du départ de l’attaque qui devait rompre, quelques heures plus tard, l’encerclement de Bastogne.
Le jour précédent, jour de Noël, le CC R/4th Armd s’était emparé de Remoiville. Pendant la nuit, son artillerie, constituée des 94th Armored Field Artillery Battalion et 177th Field Artillery Battalion (-), s’était déplacée au sud de Cobreville.
Dès le matin du 26, cette artillerie commence à préparer l’attaque de l’équipe formée par le 37th Tank Battalion (Lt.Col.Creighton Abrams) et le 53rd Armored Infantry Battalion (Lt.Col) George Jaques).
Creighton W.ABRAMS
qui deviendra, le 12 octobre 1972, Chef d’Etat-major de l’US Army
et donnera son nom à un char produit ultérieurement aux USA
(Photo USSC)
Bien que non prévu, le support de seize « P-47 » du 362nd Fighter Group fut le bienvenu.
L’attaque se déroula sans problème majeur. Remichampagne, qui était tenu par des hommes du 14.Jäger Regiment de la 5.Fallschirmjäger Division, fut rapidement pris, les bois voisins furent nettoyés et, dès 15 heures, le CC R frappait déjà aux portes du village suivant: Clochimont.
Arrivés à Clochimont, les officiers hésitent. Les plans prévoient qu’ils doivent diriger leur attaque vers Sibret. Mais, ce faisant, ils risquent d’exposer leur flanc droit à une contre-attaque venue du nord. Leur indécision ne dure pas longtemps car ils sont bientôt survolés par des centaines d’avions-cargos en route pour parachuter du ravitaillement à la 101st Airborne Division, encerclée à Bastogne. Ce vol souligne le dénuement dans lequel doivent se trouver les assiégés et décide le Lt.Col Abrams à tenter, immédiatement, une ruée sur Bastogne, par Assenois.
Ce vol constitue également la deuxième action qui nous intéresse pour expliquer les événements de Remichampagne.
2. Cette deuxième action, moins glorieuse et, en tout cas, tout à fait involontaire, eut probablement Remichampagne pour cadre, en ce même 26 décembre 1944.
Il s’agit du largage raté de containers de ravitaillement, destinés aux assiégés de Bastogne; de colis qui auraient manqué leur cible.
Les parachutages de munitions, d’approvisionnements, de médicaments, de carburant avaient commencé dès le 23 décembre, par le largage de deux sticks de dix hommes du 501st Parachute Infantry Regiment, chargés de baliser les zones de réception des colis. Ces vingt soldats furent d’ailleurs les seuls humains à sauter sur Bastogne encerclée.
Le 23, le 24, des opérations aériennes de ravitaillement eurent lieu. Les routes d’approche, suivies par les « Dakota C-47 » étaient au nombre de deux: la première arrivait à Bastogne (Savy) par l’ouest après avoir survolé Nimbermont, Remagne, le bois des Haies de Magery, où elle obliquait vers Senonchamps. La deuxième est celle qui nous intéresse, en ce 26/12/44
C-47 Dakota en phase de largage de containers de ravitaillement – Photo USAAF
En effet, cette route venant du sud – sud-ouest de Bastogne, passait un peu à l’est de Remichampagne, de Clochimont et d’Assenois, pour se terminer à Bastogne, entre la route de Libramont et celle de La Roche.
Ce 26/12/44, entre 12.05 heures et 12.15 heures, 289 Dakota décollèrent de Greenham Common et autres lieux, en Angleterre. Après avoir survolé Montmédy, en France, ils prirent la direction de Bastogne. Ils faisaient partie du 53rd Troop Carrier Wing et étaient échelonnés de la façon suivante:
66 avions du 434th Group volaient à 300 pieds au-dessus de Remichampagne; 66 appareils du 437th Group suivaient, à la même altitude; 66 autres du 435th Group étaient à 350 pieds; les 71 appareils du 436th Group volaient plus haut, à 2.000 pieds et 41 « C-47 » du 438th Group terminaient la formation à une altitude de 400 pieds.
Ces avions réussirent à larguer 169 tonnes de munitions, d’équipement radio, de carburant et d’autre ravitaillement sur Bastogne.
Cela ne se fit cependant pas sans dommage, car l’artillerie anti-aérienne allemande veillait.
Les avions du 434th Group ne subirent aucun dégât. Ceux du 437th n’eurent que quelques trous dans les tôles à déplorer. Mais, quand le 435th Group arriva sur l’objectif, le feu ennemi redoubla d’intensité et de précision. Le « C-47 » du Capitaine Paul Dahl fut sévèrement touché, des hommes d’équipage furent blessés, mais la cargaison fut quand même larguée tant bien que mal.
Voyons le récit du Lieutenant Zeno R.ROSE, qui était le navigateur de cet appareil:
» Nous avons décollé le 26 décembre 1944 à 12.11 heures. Nous volions comme leader de l’élément droit du 75ème Escadron dans la formation du 435ème Groupe.
A peu près deux minutes et demie avant que nous n’atteignions la zone de largage à Bastogne, nous fûmes soumis à un feu ennemi de mitrailleuses et d’artillerie légère. Touché par les deux types de tir, le tableau de bord du côté droit fut mis hors service et le co-pilote, le Lieutenant Murtaugh fut sérieusement blessé à l’épaule droite et à la clavicule. Malgré le sang qu’il perdait à profusion et malgré l’intense douleur, le Lt. Murtaugh réussit à rester à son poste et à faire son travail. Au même moment, je fus moi aussi légèrement blessé par la Flak.
Nos colis furent largués sur la zone prévue, nous effectuâmes un virage serré sur la droite, et nous nous plaçâmes en formation sur la route du retour. Après deux minutes et demie, nous fûmes à nouveau touchés par un tir ennemi à hauteur du cockpit. Ce coup au but endommagea les arrivées d’essence, détruisit les instruments de vol, blessa le commandant de bord (le Capitaine Dahl), et alluma des incendies dans la partie arrière de l’avion.
Le Capt. Dahl donna immédiatement l’ordre de sauter.
Je me dirigeai à toute vitesse vers la porte de la cabine où je constatai que les autres n’avaient pas encore sauté. Ils semblaient hésitants, peut-être à cause de l’altitude. Il n’y eut aucune hésitation de ma part. Je sautai et je fus suivi par les autres. (J’appris plus tard que ces hommes avaient eux-mêmes été suivis par le Lt. Murtaugh, puis par le Capt. Dahl). Il me semble que nous devions être à une altitude de 350 pieds. Mon parachute s’ouvrit immédiatement. Pendant ma descente, je pouvais entendre les balles ennemies siffler autour de moi. J’atterris près d’un bois au sud-ouest de Bastogne, un peu au nord d’Assenois. Je me trouvais entre les lignes.
Comme un feu intense semblait se concentrer sur moi, je restai au sol, feignant d’être mort, jusqu’à ce que je puisse m’orienter quelque peu.
Après être resté allongé quelques instants, je sentis quelqu’un se précipiter vers moi et se jeter sur le sol, à mes côtés. Je crus tout d’abord qu’il s’agissait d’un Allemand et je fus soulagé de voir que c’était, en fait, un officier d’infanterie américain.
Il me demanda si j’étais capable de courir. Sur ma réponse affirmative, il m’entraîna à travers bois vers nos lignes, d’où je fus bientôt expédié vers un poste de secours. Cette région était tenue par la Compagnie H du 318ème Régiment d’Infanterie de la 80ème Division.
Le Capt.Dahl, le Lt. Murtaugh et le Sgt. Walsh atterrirent à environ 100 mètres au sud-est de ma position et furent recueillis par des hommes de la même compagnie. Le Capt. Dahl avait un bras cassé, plusieurs blessures sur tout le corps et des brûlures à la nuque. Le Lt. Murtaugh souffrait d’une fracture de l’épaule droite, de coupures au visage et d’une entorse à la cheville; tandis que le Sgt. Walsh avait une jambe brisée.
Avant de quitter la région, nous apprîmes le sort des deux autres membres de l’équipage (le Sgt. Gazarian et le Sgt. Lifschultz). Pour l’un d’entre-eux, son parachute ne s’était malheureusement pas ouvert et l’autre était tombé dans les lignes ennemies et il avait été fait prisonnier, ou peut-être même tué.
On estime à 95 % de réussite, le « score » réalisé par les aviateurs ravitaillant Bastogne pendant l’opération « Repulse ».
Seuls 5 % des colis n’atteignirent pas leur but.
Il est plus que probable que les « parachutistes » aperçus par les habitants de Remichampagne, dans le voisinage de leur village, étaient, en réalité, quelques colis ou containers faisant partie de ces 5 % de pertes.
La quasi simultanéité des deux actions – l’attaque de Remichampagne par le CC R/4th Armd et le parachutage des colis perdus par les aviateurs – a pu faire croire aux Remichampagnais que leur localité avait été l’objet d’une véritable opération parachutée.
Comme on vient de le voir, il n’en est rien, mais les légendes ont la vie dure… surtout quand leurs auteurs involontaires sont persuadés de leur réalité.
A moins qu’un lecteur avisé ne puisse nous apporter d’autres informations qui confirmeraient l’existence d’une opération parachutée sur cette région …
En ce qui concerne l’exécution du prisonnier allemand, ficelé à un poteau, nous n’avons rien trouvé qui confirme ou infirme le récit de Guy Zabus.
Pourquoi d’ailleurs, en douterions-nous ?
Tout ce que l’on peut ajouter, c’est que, aussi répréhensibles et condamnables qu’ils puissent être, de tels actes n’étaient pas rares en ces temps troublés.
Dans les deux camps !
Malheureusement !
R.M.
SOURCES
- Entretien avec Guy Zabus, de Saint-Hubert
- Correspondance avec Jacques Degive, de Couvin
- Bastogne – Hiver 44-45 – Des Civils Témoignent – Ed. Cercle
d’Histoire de Bastogne, 1994 - De Croix Noires en Etoiles Blanches – André R.Meurisse –
Ed.Cercle d’Histoire de Bastogne, 1994 - La Grande Bataille des Ardennes – Hugh M. Cole – Omer Marchal
Ed. – Villance-en-Ardenne, 1994 - Noël 44 – La Bataille d’Ardenne – Charles B. McDonald – Ed.
Didier Hatier, Bruxelles, 1989 - Pulse and Repulse – Troop Carrier and Airborne Teams in Europe
During World War II – H.Rex Shama – Eakin Press Ed. – U.S.A. - Les Insignes des Pathfinders, par Dennis Davies, in Militaria
Magazine – n°44 avril 1989 – Ed.Histoire et Collections, Paris
1989.
PRECISIONS
Dans mon article intitulé « REMICHAMPAGNE, LE 26 DECEMBRE 1944, paru dans CRIBA INFO n°3/1997, pages 27 à 31, j’écrivais que seuls 20 hommes avaient sauté dans Bastogne encerclée.
Dans un louable souci de précision historique, on nous a fait remarquer qu’il y eut également 4 chirurgiens arrivés par planeur.
Cela est vrai; en tout cas partiellement !
En effet, les chirurgiens arrivés à Bastogne n’étaient pas 4 mais 6, dont un seul était arrivé par avion léger d’observation d’artillerie, le 24 décembre, dans la ville encerclée.
Les autres, accompagnés de 4 assistants et des pilotes et co-pilotes du planeur sont arrivés, par planeur donc, le 26 décembre après que, techniquement, la ville eût été libérée. Ils ont en effet décollé de Thionville peu avant (ou peu après) 17 heures alors que le « breakthrough » dans l’encerclement de Bastogne avait été pratiqué par la 4th Armored Division dès 16.45 heures.
Remarquons en outre, qu’aucun de ces hommes n’avait sauté en parachute sur Bastogne; ils y ont atterri en planeur ou en avion. Ce que j’écrivais dans mon article reste donc vrai : seuls deux « sticks » de 10 « pathfinders » (éclaireurs) ont sauté sur Bastogne encerclée.
Pour l’anecdote, rappelons le nom de ces chirurgiens, assistants, et pilotes, venus secourir Bastogne :
Major H.P.SERRELL, chirurgien, arrivé le 24/12/44 par avion léger
Major L.SOUTTER, chirurgien, arrivé en planeur le 26/12/44
Capt.H.M.MILLS, chirurgien, arrivé avec Soutter
Capt.F.M.MOODY, chirurgien, arrivé avec Soutter
Capt.S.P.WEZOLOWSKI, chirurgien, arrivé avec Soutter
Les Assistants C.C.MATZ, J.G.KNOWLES, J.H.DONAHUE, L.T.RETHWISCH,
le Lt.C.W.CORWIN, pilote et le Lt. B.F.CONSTANTINO, co-pilote, tous arrivés le 26/12/44.
Quant aux 20 éclaireurs, je ne connais malheureusement pas leur nom à tous. Je sais seulement qu’ils étaient commandés par le 1Lt.G.O. ROTHWELL et le 1Lt. S.D.WILLIAMS et qu’ils faisaient tous initialement partie du 501st Parachute Infantry Regiment. Ils avaient été détachés au « 9th Troop Carrier Command Pathfinder Group », commandé par le LTC J.L.CROUCH qui pilotait d’ailleurs lui-même un des deux avions qui les larguèrent sur Bastogne.
Roger MARQUET