par Roger MARQUET
S.A.S.: Special Air Service
le commandant français Pierre PUECH-SAMSON
Le 22 décembre 1944, le commandant français Pierre PUECH-SAMSON, qui préside aux destinées du 2ème Régiment de Chasseurs Parachutistes français (2ème R.C.P.) est appelé d’urgence au « 20th Liaison Headquarter », c’est-à-dire à l’Etat-Major britannique.
Il y reçoit les ordres pour son unité. Ceux-ci sont clairs: les paras français devront donner la chasse à des commandos ennemis infiltrés, qui pourraient être revêtus de l’uniforme américain. Leur secteur d’action sera la haute vallée de l’Ourthe, à l’est de Bastogne; ils opéreront donc dans le secteur du VIII Corps américain du général MIDDLETON. Ils prendront provisoirement l’appellation de 4ème Bataillon de Parachutistes SAS et seront attachés à la 17th Airborne Division U.S.
Le soir, de retour à son unité, le commandant PUECH-SAMSON communique aussitôt les ordres à ses hommes. Sans perdre un instant, les SAS préparent leur départ vers de nouveaux combats.
La journée du 23, dans beaucoup de foyers d’Esternay et de Montmirail, où les SAS sont provisoirement cantonnés, c’est l’agitation qui règne en maître. Avec beaucoup d’entrain et, pourquoi ne pas le dire, une certaine satisfaction de retourner au combat, les paras s’activent et bientôt, tout est prêt !
Une dernière nuit douillette et, dès le petit matin du 24 décembre, les SAS quittent la douceur, le confort, l’ambiance amicale de leurs derniers logements.
C’est notamment à cause des pertes subies lors de précédents engagements que l’ex-régiment est devenu un bataillon. Le changement de numérotation s’explique probablement par le fait, pour les autorités alliées, de vouloir éviter toute confusion – avec qui ? (NDLR).
L’effectif est réduit (186 hommes) mais l’armement et le parc de véhicules est considérable: 46 jeeps armées chacune de 3 mitrailleuses Vickers et 2 camions de service. Deux squadrons de combat, chacun de 66 hommes et 14 jeeps, ont été constitués et placés, tous les deux, sous le commandement du capitaine DEPLANTE. Le squadron de commandement – qui constitue également la réserve – est sous les ordres du capitaine BETBEZE. Ce dernier commande donc un effectif de 74 hommes, 20 jeeps et 2 camions.
Ils roulent en direction de l’Ardenne belge sans rencontrer la moindre unité, ni alliée, ni (heureusement!) ennemie.
Le froid est piquant; aux alentours de moins 15 ! Peut-être même moins 20 !
Heureusement, les SAS sont bien équipés et ils supportent sans trop souffrir, cette température presque sibérienne.
L’impression de tristesse est accablante, le ciel est bas, très chargé de neige, un silence ouaté pèse sur la campagne trouée seulement au passage par le cliquetis des chaînes fixées aux roues et le ronronnement des moteurs. On ne voit pas âme qui vive.
Juste avant d’entrer dans Sedan, les Français rencontrent enfin quelques G.I. qui sont commis à la garde de la Meuse.
Et puis, soudain, comme surgi d’un passé encore si proche et si cruel, c’est le triste spectacle de l’exode semblable à celui de mai et juin 1940. Des files de femmes, d’enfants, d’hommes, traînant ou poussant des carrioles, des charrettes, des vélos, des voitures d’enfants. Tous sont surchargés de tout ce qui fait leur richesse; sans doute un peu moins qu’en 40 … l’expérience ? Les propos les plus alarmistes, les mêmes bruits inquiétants circulent: « Les Boches arrivent, ils sont à quelques kilomètres… ». Parmi les véhicules civils, il y a çà et là, quelques camions américains. Il semble qu’il n’y ait que les parachutistes pour rouler vers le nord.
La nuit est tombée, glaciale; les jeeps progressent avec un peu plus de prudence car on s’enfonce maintenant dans l’inconnu. Les Vickers sont mises en batterie, les mitrailleurs sont prêts à tirer. De temps à autre, les SAS rencontrent une pièce antichar américaine, avec ses servants. Au loin, on peut apercevoir les lueurs des fusées éclairantes et le roulement lourd de la canonnade commence à se faire entendre. Il fait de plus en plus froid. Les SAS sont frigorifiés, mais ils roulent toujours. Sans savoir où est le front ! Car les G.I.’s rencontrés n’en savent rien non plus.
Et dire que c’est la nuit de Noël… Drôle de « paix sur terre aux hommes de bonne volonté » !
Soudain, à l’entrée d’un village (1), sur la frontière franco-belge, des coups de feu claquent. C’est une sentinelle américaine affolée, croyant à une irruption des Allemands qui a fait feu sur la jeep de tête dans laquelle se trouvait le commandant Puech-Samson, le lieutenant-médecin Sassoon et le parachutiste Gilbert Lolo. Les deux derniers sont vilainement blessés: Lolo aux jambes, mais il s’en tirera. Pour le lieutenant Sassoon, c’est malheureusement beaucoup plus grave; il mourra de ses blessures quelques jours plus tard.
Ce sont les premières pertes de cette opération. Et elles ne sont pas du fait de l’ennemi !
Le commandant décide de s’arrêter là pour ce soir. Les paras s’installent dans les maisons du village où les habitants leur réservent un accueil chaleureux.
A Bertrix
Le jour de Noël, le 25 décembre, les jeeps SAS traversent les avant-postes américains, se faufilent entre les mines placées par les G.I.’s. Ceux-ci semblent assez étonnés de voir des paras français. Le pouce levé, ils leur souhaitent « Good luck » !
Les Français prennent la direction de Bertrix. Après un moment, la colonne s’arrête. Il faut envoyer des éclaireurs. Puech-Samson confie 3 jeeps au lieutenant Nicol pour mener une reconnaissance. Ces jeeps, comme toutes celles du bataillon portent un nom de guerre, en l’occurrence: Moscou, Varsovie et Stalingrad. Elles sont occupées respectivement par Nicol, Richert, Lenormand et Croenne dans « Moscou », par Payen, Dornis, Prigent et Lalanne dans « Varsovie »; « Stalingrad » est occupée par Quillet, Brossard, Goardo et Gas.
La patrouille roule avec circonspection. Les nerfs sont tendus. Une quinzaine de kilomètres sont parcourus sans fait notable. Bientôt, une ville apparaît: c’est Bertrix, la première grosse agglomération belge sur la route des paras français.
Les 3 jeeps pénètrent dans la ville, toutes mitrailleuses braquées; elles débouchent finalement sur la place de l’église juste au moment de la sortie de la messe. Stupeur et surtout inquiétude bien compréhensible des Belges !
Sont-ce des Allemands ? Des Alliés ?
Nicol fait stopper ses véhicules et s’avance à pied vers un agent de police qui se trouve là:
– « Nous sommes Français … où sont les Allemands ? »
Le policier répercute la nouvelle et les SAS sont bientôt entourés d’une foule délirante de joie qui crie:
– « Des Français ! Nous sommes sauvés ! »
Le lieutenant Nicol rend compte à son commandant que Bertrix n’est pas occupé par l’ennemi et aussitôt, l’unité française s’y installe au grand complet. Les SAS vont loger chez des civils qui seront aux petits soins pour eux.
En action
Rien n’est encore fait, bien sûr. Au contraire, c’est maintenant que la mission du 4ème Bataillon de Paras SAS va pouvoir réellement commencer. Le rôle que les SAS auront à jouer est légèrement différent de leurs opérations habituelles. Ils ont, en fait, reçu une mission de colmatage des brèches qui pourraient se créer à la limite opérationnelle des secteurs de deux unités alliées, en l’occurrence la « 87th Reconnaissance Troop » de la « 87th Infantry Division U.S. » et la « 6th British Airborne Division ». Pour ce faire, les SAS devront mener des patrouilles offensives dans la région de Saint-Hubert, à partir d’une position de défense située à Bertrix. Ils vont s’y employer en lançant des patrouilles, généralement composées de 3 jeeps, dans toutes les directions.
Ils effectuent des reconnaissances, des raids, des coups de main, donnant à l’ennemi l’illusion d’une troupe beaucoup plus nombreuse. Ils font également des missions de liaison entre les deux unités alliées voisines. Plus tard, ils effectueront également des liaisons avec la « 101st Airborne Division U.S. »
Les villages et localités de la région vont apprendre à les connaître… en tout cas, les Allemands qui les occupent. On les verra notamment à Arville, Pont-Saint-Germain, Grupont, Hatrival, Rouges Fosses, Smuid, Vesqueville, Tellin, Chanly, Mirwart,…
Le 1er janvier 1945, une jeep à bord de laquelle se trouve le sous-lieutenant Simon, les Sergents Poirier, Predali et Vachet progresse sur un chemin près du village de Smuid, 9 km à l’ouest de Saint-Hubert. Les SAS se heurtent soudain à un fort détachement allemand. On en vient rapidement au corps à corps. Le combat est acharné, mais, vaincus par le nombre, les Français doivent se replier. En lançant une grenade pour protéger le repli, le Sergent Predali est atteint par une balle qui lui traverse la poitrine. La mort est instantanée. Les Allemands garderont le corps quelques heures et rendront hommage à sa bravoure.
Le 4 janvier, le 4ème Bataillon de Parachutistes SAS est attaché à la « 87th Infantry Division U.S. ».
Le 11 janvier 1945, les jeeps du sous-lieutenant Raufast pénètrent de nuit dans le petit village de Smuid, qui se trouve alors dans une sorte de no man’s land. Pendant que le lieutenant entre dans une maison pour demander des renseignements, les hommes prennent position. Ce sont Tenoux, Jactel, Regent, Lohazic, Le Brix, Winter, Moufflin, Goder, De Alma, Contet et Zelic. Une forte patrouille allemande surgit dans le village. Le combat s’engage. Winter et sa mitrailleuse mettent une dizaine d’Allemands hors de combat; les autres s’enfuient.
A Saint-Hubert
Le lendemain 12 janvier, Raufast – toujours lui, accompagné cette fois de Winter, Jactel, Lohazic, Moufflin, Zelic et Contet, effectuent une patrouille à pied. L’orientation est malaisée, la boussole s’avère nécessaire, mais ils finissent par pénétrer dans Saint-Hubert que l’aviation américaine est en train de bombarder.
Il ne reste que peu d’Allemands dans la ville et les SAS font rapidement une vingtaine de prisonniers (trois prisonniers selon d’autres sources – NDLA). Saint-Hubert est libéré ! Le commandant Puech-Samson en est informé et fait aussitôt acheminer des renforts.
Les habitants de Saint-Hubert virent alors apparaître trois cavaliers revêtus de draps blancs, montant de solides chevaux ardennais. C’étaient, paraît-il, un Sud-Africain et deux Belges qui faisaient probablement partie de la 6ème Division britannique de parachutistes. Cette unité comprenait, en effet, une petite unité de paras belges.
Les gens sortaient des caves et des divers abris; l’atmosphère était à la liesse; un petit avion allié survolait les toits.
Les Américains sont stupéfaits; ils ne sont pas loin de penser que ces Français sont fous. Ils sont de plus, assez vexés d’avoir été pris de vitesse. Ils envoient tout de même, venant de Recogne, une patrouille de 30 hommes, à la nuit, vers Saint-Hubert. Les deux officiers qui commandent cette patrouille s’adressent, dès leur arrivée à Saint-Hubert, au bourgmestre et lui suggèrent de donner un certain éclat à l’entrée du Général Culin, commandant de la « 87th Infantry Division », vainqueur des Iles Aléoutiennes et libérateur de Saint-Hubert. Le Bourgmestre ne veut rien savoir et, le lendemain, les Belges, déjà très francophiles et très hospitaliers à l’égard des SAS français, organisent en leur honneur une petite réception, refusant d’admettre d’autres libérateurs.
Sur la façade de l’hôtel de ville flotte le drapeau français encadré par les drapeaux américain et britannique. (Certains affirment que le drapeau belge avait aussi été hissé pour la circonstance). Les officiers américains prétendent se faire remettre les clefs de la ville et commencent par protester pour l’emplacement de leur drapeau. Le vaillant bourgmestre ne s’en laisse toujours pas compter et se lance dans un discours très élogieux pour les parachutistes français.
Le commandant Puech-Samson (dont la jeep sautera sur une mine le 24 janvier suivant et où il sera grièvement blessé) reçoit, sur un magnifique coussin de velours rouge, les clefs de la ville, qu’il s’empresse de remettre au général américain présent, le général Franck L. Culin de la 87th Infantry, pour éviter de froisser les susceptibilités.
Si la libération de Saint-Hubert fait un peu « Clochemerle », la ville et ses habitants n’en ont pas moins souffert de leur réoccupation pendant plus de trois semaines par les Allemands. Les troupes germaniques n’y ont cependant pas commis d’atrocités, comme ce fut le cas dans bien d’autres villes et villages des Ardennes. Tout au plus pillèrent-ils les habitations; mais ils le firent systématiquement et leur butin fut impressionnant. Il y avait des ruines aussi, notamment, celles résultant du bombardement du 20 décembre qui eut pour résultat de détruire, parmi d’autres maisons, celle où naquit, en 1759, le célèbre peintre Pierre-Joseph Redouté. Saint-Hubert eut encore à subir de très violents tirs d’artillerie les 2, 3, 6, 7 et 8 janvier et la plupart de ses habitants durent trouver refuge dans les caves ou encore dans les sous-sols de l’hôtel de ville ou de l’Ecole de la Bienfaisance.
Mais enfin, qui que ce soit qui ait libéré Saint-Hubert – les Français ou les Américains – voire les Anglais, comme l’annonçait erronément la BBC, c’était maintenant chose faite et les paras SAS pouvaient poursuivre leur mission.
A Limerlé
Quelques jours plus tard, les SAS vont donc « remettre ça ». Cette fois, c’est le sous-lieutenant Nicol et ses hommes qui coiffent au poteau des éléments de la « 82nd Airborne », dans la conquête de Limerlé. Pendant plusieurs heures, le village est bombardé par l’ennemi qui utilise des « Nebelwerfer ». A cause du bruit terrifiant de ces engins, les SAS baptiseront ironiquement ce bombardement: « la ballade de Limerlé ».
A Steinbach, le SAS Schermesser, Alsacien parlant couramment allemand, s’introduit, très tôt le matin dans une grange où dorment une quinzaine d’Allemands. Hurlant des ordres dans leur langue, il les réveille et leur annonce qu’il fait partie d’une forte avant-garde blindée et qu’ils sont encerclés. Les grenadiers n’insistent pas et se rendent.
Fin de la Bataille des Ardennes
Fin janvier 1945, la situation alliée est nettement rétablie dans les Ardennes belges. Les SAS rentrent en France et retrouvent pour quelques jours leurs cantonnements d’Esternay et de Montmirail.
Dans les premiers jours de février, le 4ème Bataillon Para (qui est redevenu le 2ème R.C.P.) s’embarque au Havre pour la Grande-Bretagne.
La décision n° 836 du 15 juin 1945, signée par le général de Gaulle, accorde aux SAS une Citation à l’Ordre de l’Armée Aérienne pour ces opérations. (2).
(1) NDLR: Nous n’avons pas pu déterminer de quel village il s’agit; un lecteur avisé pourra peut-être nous renseigner. Serait-ce Beaubru, Grand-Hez, Muno, Chassepierre, ou… ? Ecrire à la rédaction, s.v.p.
(2) NDLR: Ce récit est essentiellement basé sur un article dont nous ne connaissons ni l’auteur, ni la provenance exacte.
Il s’agit très probablement d’une narration, d’un rapport fait par un officier français en vue de la Citation à l’Ordre de l’Armée Aérienne du 2ème R.C.P. Cette origine française explique peut-être le mérite attribué, un tant soit peu abusivement ou en tout cas exagérément, aux SAS français lors de la prise de Saint-Hubert et celle de Limerlé. Pour ce qui est de Saint-Hubert, l’After Action Report de la 87th Inf.Div. n’accorde pas une aussi grande importance au rôle joué par les Français.
Faut-il donc voir dans cet article un peu de chauvinisme de leur part ou plutôt un peu de frustration de la part des Américains de la 87th ?
Jean-Paul PALLUD, dans Ardennes Album Mémorial, mentionne que la 87th occupe Saint-Hubert le 11 janvier, alors que les Allemands viennent de l’évacuer. Aucune référence n’est faite à l’action des patrouilleurs SAS français.
En outre, Victor DERMIANCE, dans son livre « La Bataille des Ardennes – Bonnerue et Environs », signale que, lorsqu’il a pénétré dans Saint-Hubert, le 3ème Bataillon du 347ème Régiment d’Infanterie de la 87ème Division, n’y a trouvé aucune troupe, ni alliée, ni ennemie !
Alors? Chauvinisme des uns ou sentiment de frustration des autres?
La question reste posée. Les Belges que nous sommes, maîtres dans l’art du compromis, y verront probablement un peu des deux.
Il nous a cependant semblé que l’article, écrit sous cette forme c’est-à-dire « vu » par des yeux français – méritait d’être porté à la connaissance des amateurs éclairés que sont les membres du club Ardennes White Star, qui sauront eux, nous en sommes persuadés, faire la part des choses. Et qui sait ? Peut-être entreprendront-ils des recherches plus approfondies sur le sujet ?
SOURCES
- Récit écrit anonyme – fourni par Mr Guy BLOCKMANS, de Bruxelles, membre du CRIBA.
- Synthèse – document signé par le Général SALAN, Directeur des Troupes coloniales – 1945.
- Message du HQ. VIII Corps G.3 Section – 24 janvier 1945, 17 h.
- Rapport de Patrouille n° 4 du 27/12/44, signé par le Capitaine-Commandant PUECH-SAMSON.
- Correspondance avec Mr Charles NOLLOMONT, de La Roche, membre du CRIBA.
- Roger CROUQUET – La Bataille des Ardennes au Jour le Jour – Correspondant de guerre au journal « Le Soir » – Editions Libération 44, Bruxelles, 1945.
- Michel HERUBEL – La Bataille des Ardennes – Presses de la Cité, Paris, 1988
- Lucien CAILLOUX – Pearl Harbour en Europe – Tome II – 1970 – Edition à compte d’auteur
- After Action Report – 87ème Division d’Infanterie américaine – Traduction André HUBERT – INFO CRIBA N° 49 – 1993
- Charles B. McDONALD – A Time for Trumpets – Bantam Books, New-York, 1985 * Hal D.STEWARD – Thunderbolt – 11th Armored Division Association, Washington D.C., 1948
- Henri BERNARD & Roger GHEYSENS – La Bataille d’Ardenne – L’Ultime Blitzkrieg de Hitler – Duculot, 1984.
- Jean-Paul PALLUD – Ardennes Album Mémorial – Heimdal, 1986.
- Victor DERMIANCE – La Bataille des Ardennes – Bonnerue et Environs – chez l’auteur – Imprimerie IMPRIBEAU, Saint-Ode,1995.