Durant la bataille des Ardennes, en décembre 1944, le château de Sainte-Ode appelé également « le château Orban » (du nom de l’un des derniers propriétaires) a été le siège de l’état-major de la 87ème Division d’Infanterie de la US Army.
En 1946, le château en ruine a été démoli par l’entreprise Calay de Lavacherie. Les débris ont servi à la construction du Monument Mardasson à Bastogne.
Le château Orban était situé sur la route – N829 – qui relie Basseilles à Lavacherie (commune de Sainte-ode).
Nous remercions le SIT de Sainte-Ode de nous avoir communiqué les photos et l’historique du château Orban.
Paul Van Daele
Lavacherie : le château de Sainte-Ode.
En 1571, un premier château fut construit par Jehan PIRET, de Saint-Jean-Geest dans le Brabant wallon, venu à Sainte-Ode car l’on y extrayait du minerai.
Le château passa successivement dans les mains de Jean II, fils de Jehan, de Jean III fils de Jean II, puis Lambert, fils de Jean III.
En 1710, Lambert décède. Sa fille Suzanne, épouse de Hubert dit LAMBERT de FREINS, reprend tous les titres. Devenue veuve, en 1731, elle épouse en secondes noces Louis Philippe RACINE d’ORMOY qui décèdera le 15 avril 1758. Le passif dépassant l’actif de 20.000 écus, il y eut de nombreux procès entre un fils et deux filles du défunt d’une part et les créanciers d’autre part. Parmi ceux-ci, il y avait Madame GILMAN, née BETTONVILLE, banquière à LIEGE. La fille de celle-ci avait épousé le baron de GOER de HERVE. Cette famille était puissante au Duché de Limbourg. Elle possédait le fief de VILLERS-BISTAIN, et y avait construit un château.
La part maternelle de la propriété de Sainte-ODE, (celle de Suzanne PIRET), fut acquise par le ménage de GOER de HERVE, le 9 février 1766. Sainte-ODE fut vendu 200.000 livres et tomba en fait aux mains de Madame GILMAN et par elle à sa fille.
Les de GOER de HERVE vendirent la totalité de leurs biens, le 3 février 1821 à MMM Joseph et Henri ORBAN. En réalité, le domaine devint la propriété d’Henri-Joseph ORBAN (1779-1846), fils de Michel-Joseph (1752-1833).
Devant l’éparpillement de l’indivision et la montée des frais, les héritiers ORBAN durent se résoudre à vendre. L’acquéreur en fut le baron Louis EMPAIN. Attiré par d’autres horizons, le baron revendit ce qu’il restait du domaine, en 1936, aux financiers FABRI.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands campèrent dans la vallée durant la bataille de Bastogne (Offensive Von Rundstedt). Après les hostilités, son sort allait être scellé très rapidement. Pour se libérer d’impôts, les FABRI vendirent le château pour cent mille francs, avec semble-t-il engagement de démolition. En peu de semaines, il ne restait plus rien du château (1946).
Léon Schillings